Constat d'un Conseiller [RP]

Le peuple paladin peinait depuis déjà des années à redevenir cette puissance d'antan. Il avait fallu l'aide des Namidas pour renflouer le trésor; vendre des ressources de blés et de fers à petits prix. Corlèone n'était pas content de ce système, et il avait sans doute raison : on ne gagnait pas grand chose.

Gabriel en était parfaitement conscient. Le départ d'Agendorf n'avait rien arrangé. Les paladins n'étaient pourtant pas des personnes apathiques. Au contraire même, simplement, le manque d'envie prédominait.

Le jeune homme, déjà plus tout jeune, marchait dans la rue d'un pas décidé. Ses fonctions de Conseiller lu avaient apporté un certain prestige; prestige qu'il n'avait jamais réellement désiré.

Pourtant, il l'avait fait. Lorsqu'il était arrivé dans la cité paladine, des années plus tôt, il s'était lié d'amitié avec Dias, entre autre et quelques anciens. Il était alors enthousiaste. Puis, l'ancienne noblesse s'était peu à peu amaigri, jusqu'à presque complètement disparaître. C'était déjà difficile d'emballer les Paladins à cette époque là.

Gabriel avait pris de nombreuses initiatives, entre autre envoyer des missives via son aigle royal. Missives restés sans réponse; mais il se revoyait griffonner sur le parchemin avec fébrilité. Il fallait oser. Il avait aussi déterrer un vieil artefact, une sphère étrange, avec d'autres compagnons. Une tentative comme une autre de booster le peuple.

Le constat était sans appel : Tradiria prenait déjà la poussière à cette époque là.

Aujourd'hui, alors qu'aigri, il remontait la rue en aveugle - sa caducée lui permettait seulement de voir les auras -, il médita une décision assez impertinente. Prendre la relève, en quelques sortes. Agendorf lui avait transmis quelque chose d'important, avant de lever sa voile vers d'autres mers, d'autres continents. Ce n'était pas un objet, non, ni une lettre : seulement sa confiance.

Qu'Iridius l'accompagne.

Gabriel se souvenait de leur conversation, peu avant qu'il soit sacré roi. Avant de prendre la couronne, il en avait parlé avec tout le monde. Il avait de la modestie à revendre, ce bougre de roi.

Pas de doute, Agen avait mérité le poste; il l'avait pris et avait travaillé de concert avec Hercule, Lin-Yao, Mathm et lui; une bien belle équipe.

"On avait pour rêve de refonder la Tradirie. Rien que ça."

Mais chacun a pris un chemin différent de celui qu'il s'était fixé. Contre toute attente, Gabriel est devenu Conseiller de l'économie. Il a pris en charge un trésor vide, accompli de multiples voyages jusque chez les Namidas, parfois avec l'aide d'autres Paladins. Sa mission a été accompli : les caisses ne sont plus vide.

Puis le roi Xenos leur a fait une proposition : unir leur deux peuples. Au moment au Agendorf quittait le pays pour d'autres horizons. Oui, c'était à mourir de rire.

Gabriel s'arrêta devant l'entrée de la taverne; il se demandait qui serait à l'intérieur. c'était un lieu convivial qu'il connaissait bien pour y avoir travaillé à ses heures perdues.

Après quelques instants de réflexions, il entra. Il sentait que le destin l'appelait; restait à savoir s'il répondrait à son appel.