Un petit souffle nouveau ou bien une tempete ?

Comme tous les soirs, Corleone sortit du temple afin d'effectuer sa ronde. En général, il marchait autour du lieu de culte et allait boire un verre à la taverne, avant de rentrer sagement. Druss leva les yeux au ciel et contempla la magnifique nuit qui s'annonçait. L'azur étincelant laissait peu à peu place aux ténèbres nocturnes dans une nuance de couleurs toutes plus sublimes les unes que les autres. Le pourpre disputait à l'or et au turquoise le droit de régner en maître sur les cieux.

Perdu dans ses rêveries, le templier en fut tiré violemment par un bruit des plus inhabituels provenant du pont levis. Celui du fracas des armes et du combat.

Iridius, pria Corléone, faites que ce ne soit pas une attaque de ces mécréants d'Ombres de Kaarn.

En effet, ces derniers avaient pour habitude de piller et de massacrer de pauvres innocents plusieurs fois par an. Tradiria avait été épargnée jusque là, mais pour combien de temps ?

Sans perdre une seconde de plus, le paladin se dirigea vers la porte principale. Ses longs cheveux dorés flottaient au rythme de sa cape blanche marquée de la croix rouge de son ordre. Il tira son épée ainsi que son poignard afin de faire face à l'ennemi.
Lorsqu'il arriva sur place, il fut estomaqué par la scène. Un homme d'un certain âge taillait en pièce les gardes, mais ce qui interpella le plus Corléone fut l'aura bleutée que projetaient les runes inscrites sur la lame. La force et la précision de l'assaillant étaient d'une maîtrise peu égalée en ces terres. Il devait s'agir d'un être expérimenté. De plus, le style de combat qu'il utilisait était inconnu du jeune homme, si bien, qu'il ne pensait pas qu'il puisse s'agir d'un paladin.

Malgré la peur qui l'assaillait, telle la mer se fracassant sur les rochers, le templier se jeta dans la mêlée. Les gardes étaient dans un sale état, mais Druss était obligé de faire face à l'ennemi. Son devoir était de protéger la cité et même s'il devait périr pour cela, il le ferait avec un immense honneur.
Les coups pleuvaient et déferlaient. Corléone para un coup d'estoc en croisant son épée et son poignard. Il fut projeté à plusieurs mètres de là sous la puissance du choc.
Il secoua la tête afin de faire partir les tâches colorées qu'il voyait devant les yeux et prit la décision d'utiliser une autre technique que la force. La diplomatie.

"Héla l'ami !!! Cessez donc votre carnage, vous voyez bien que ces pauvres humains ne sont pas à la hauteur. Je suis Druss Corléone, templier et paladin au service de sa Majesté. Pourquoi ne me dites vous pas qui vous êtes et ce que vous cherchez afin que l'on puisse peut être trouver un terrain d'entente ?"

Les mains du jeune homme étaient moites mais il agrippa fermement ses armes, sûr d'être la prochaine cible du guerrier.

Hercule abaissait et relevait son arme machinalement et les corps des gardes tombèrent un à un devant le paladin. Les coups étaient d'une rapidité telle que l'œil nu ne pouvait voir la lame, seulement une trainée bleutée que l'aura laisser derrière elle. Dans le combat, Hercule n'aperçut pas un jeune homme singulier qui voulait s'interposer entre lui et les gardes. Il donna le premier coup... qui fut bloquer. Surpris Hercule fit un quart de tour de poignet et fit un mouvement de balayage avec sa lame devant L'homme ne armure dorée qui fut projeté a quelques mètres de la. Hercule s'arrêta et entendit un cri venant de l'homme qui avait résisté à une de ses attaques :

- AH !! mince un paladin !!! je suis désolé... dans tous ce brouhaha je n'ai pas reconnu un de mes semblables... Hercule rengaina son arme, Un massacre vous dites ? ouvrez les yeux je ne les pas égratigné un poil ?

Le paladin montra le tas d'homme et aucune goutte de sang a l'horizon, Il dégaina aussi arme pour preuve :

- regardez pas une goutte de sang, Il regarda sa lame et d un air amusé dit : d'ailleurs c'est la première fois que ça m'arrive... ils ont de la chance, d'habitude il y a quelques égratignures... ne vous inquiétez pas, ils se réveilleront dans une heure, ils sont juste secoués...

Hercule rangea son arme, s'avança vers le jeune paladin et l'aida a se relever :

- Hercule !! pour te servir Paladin Templier Corléone, dit-il d'un sourire léger... dit moi, comment se fait-il qu'Urpis possède un château et des gardes ? De plus ressemblant fortement à Tradiria... Le paladin fit la mou, montrant son interrogation un peu sur jouée... C'est un coup des rebelles c'est ça ?... Hercule frappa de ses poings... grrr !!! les bâtards, je le savais qu'ils étaient capable de tout mais la...

Hercule gémit, son corps vieillissant à vu d'œil, lui faisait un peu mal de temps en temps. il posa ses mains sur son bas du dos et fit quelques mouvements afin de se soulager.

- AH ! bordel ! Faut que je trouve quelqu'un pour neutraliser ce sortilège... malheureusement le jeteur du sort est mort... tué par ma lame... ça va pas m'arranger... Il s'arrêta un instant pour regarder le jeune paladin... hum je suppose que peu t'importes ce qu'il m'arrive mais... j'ai besoin de toi pour m'amener à Tradiria et de me mener jusqu'à ton ordre pour consulter les prêtres afin qu'ils m'aident à conjurer ce sort...

Hercule posa fièrement les mains sur sa ceinture en attente de réponse du paladin...

Wayard se reposait tranquillement sur une pierre à l’entrée de la ville. Il avait remarqué depuis un bon moment la démarche au loin du vieux paladin. Un revenant malgré le temps passé, toujours aussi reconnaissable. Wayard, trop jeune, ne l’avait pas connu mais sa mère avait décrit plusieurs fois cet aventurier de l’extrême, ce héros.

Hilare, il regardait le simulacre de combat se dérouler devant ses yeux. Il ne bougea pas d’un doigt, quand son ami Corleone arriva pour arrêter le combat. Il se tordit de rire quand le templier se retrouva les quatre fers en l’air.

Wayard se leva lentement et se dirigea vers les gardes qui gisaient toujours à terre. Redevenant sérieux, il marmonna quelques bribes de mots connus de quelques sages. Une lueur rougeâtre apparut dans les paumes de ses mains ; il les avança lentement vers la première blessure. Au bout de quelques instants la plaie cicatrisa. Allant de blessés en blessés, de blessures en blessures, les séquelles de la bataille furent bientôt oubliées.

"Veuillez maitre paladin, retenir un peu plus vos coups lors de votre prochain entrainement. Et bon retour parmi les vivants."

Wayard se rassit paisiblement sur sa pierre.